Pour notre webinaire de Mars, nous aurons le plaisir d’écouter Jérôme Chave, directeur de recherche au CNRS de Toulouse, qui nous parlera de l’évolution de la famille de la noix du Brésil, les Lecythidaceae, en Amazonie.

 

Rendez-vous vendredi 01 Mars à 13h. Pour  participer au webinaire, il vous suffira de cliquer sur ce lien. Le lien sera actif 15 min avant le début du webinaire.

 

 

Ci-dessus, Couroupita guianensis (Guyane). Photo : J. Chave.

 

Diversification des plantes en Amazonie : exemple de la famille de la noix du Brésil (Lecythidaceae)

par Jérôme Chave

 

RÉSUMÉ :

Les espèces tropicales américaines de la famille des noix du Brésil, les Lecythidaceae, constituent une composante abondante de la flore arborescente amazonienne. De nombreuses recherches ont été consacrées à la compréhension des relations phylogénétiques et du rythme de diversification au sein des Lecythidaceae d’Amérique tropicale. Nous utilisons ici des données de séquençage du génome entier pour 86 des 228 espèces actuellement acceptées dans la sous-famille des Lecythidoideae, qui comprend toutes les espèces tropicales américaines de la famille sauf une. Nous reconstruisons les séquences complètes de l’ADN chloroplastique pour ces espèces, et extrayons également l’ADN nucléaire pour 571 régions en utilisant un nouveau pipeline bioinformatique, REFMAKER. Notre analyse montre que l’inférence phylogénétique à partir des alignements de l’ADN chloroplastique et de l’ADN nucléaire aboutit à des topologies différentes, probablement en raison d’événements passés d’introgression dans le compartiment de l’ADN chloroplastique. La topologie de l’ADN nucléaire suggère fortement que le genre Lecythis devrait être divisé en au moins quatre genres, et que le genre Eschweilera est monophylétique, à l’exception d’une des espèces échantillonnées (Eschweilera amazoniciformis). Ensuite, nous avons construit un arbre phylogénétique daté et montré que le clade Bertholletia, qui contient la majorité des espèces de Lecythidoideae et toutes les espèces de Lecythis et d’Eschweilera, s’est diversifié vers 24,9 Ma, avec une accélération du taux de diversification au Miocène moyen (vers 12 Ma). Ceci est cohérent avec l’hypothèse selon laquelle la diversification amazonienne a été causée principalement par l’orogénie des Andes.

 

Jérôme Chave est docteur en sciences de l’Université d’Orsay (1999), habilité à diriger des recherches (Université de Toulouse 2005), directeur de recherches CNRS au Centre de Recherche en Biodiversité et Environnement, à Toulouse, dont il est le directeur adjoint. Ses recherches s’intéressent à la diversité des arbres tropicaux et leur contribution au cycle du carbone global.