Notre prochaine séance se tiendra vendredi 22 Novembre, à partir de 14h, dans le « Grand amphithéâtre d’entomologie » au Muséum d’Histoire Naturelle, 43 rue Buffon 75 005 Paris. Elle n’aura lieu qu’en présentiel (pas de visioconférence). Les conférences ainsi que la remise du prix de Coincy seront enregistrées et seront disponibles d’ici quelques semaines sur notre chaîne YouTube. Retrouvez le programme ci-dessous.
Ouverture par Élisabeth DODINET, Présidente
Hommage à Jean LAPORTE-CRU par Élisabeth DODINET
Nouvelles de la Société et présentation des nouveaux membres
Conférence présentée par Christine STRULLU-DERRIEN « Nouvelles données sur les premiers écosystèmes terrestres acquises par l’utilisation de techniques d’imagerie 3D à haute résolution »
Conférence présentée par Flavien SABOUREAU « Les Malouines, une flore oubliée à l’histoire loin d’être étrangère à la France »
Remise du Prix de Coincy 2024 à Marc PIGNAL, éloge prononcé par Florian JABBOUR et Germinal ROUHAN
Nouvelles données sur les premiers écosystèmes terrestres acquises par l’utilisation de techniques d’imagerie 3D à haute résolution
par Christine Strullu-Derrien
Les cherts, roches qui se forment dans des environnements de sources chaudes ou volcaniques, contiennent des fossiles exceptionnellement préservés. Les cherts dévoniens de Rhynie (Écosse) représentent l’un des plus anciens écosystèmes terrestres connus. Les cherts carbonifères de Grand’Croix et d’Esnost (Massif Central) offrent une vue sur les premiers environnements forestiers. Dans ces sites géologiques, les plantes fossiles sont préservées jusqu’au niveau cellulaire, tout comme les champignons et autres microorganismes (les oomycètes par exemple) qui y sont associés. Ces sites permettent d’étudier les interactions entre organismes et leur adaptation aux changements qui se sont opérés dans les habitats terrestres.
Les champignons et autres microorganismes ont été étudiés en utilisant la microscopie optique traditionnelle. Le développement des méthodes basées sur la fluorescence offre une nouvelle approche. La microscopie confocale à balayage laser surpasse la microscopie optique traditionnelle ; elle améliore la qualité des images et permet de documenter les organismes en 3D, et leurs interactions, avec une précision jamais atteinte jusqu’alors.
La présentation développera les dernières découvertes faites sur les cherts de Rhynie montrant que le tapis bactérien sur lequel les plantes poussaient était déjà très diversifié, et que champignons symbiotiques et pathogènes étaient présents. Ces résultats ajoutés à ceux obtenus sur les oomycètes dans les cherts français montrent les progrès réalisés dans la connaissance des interactions mises en place dans les premiers habitats terrestres.
Ci-contre, un champignon pathogène de plante du Rhynie chert (Strullu-Derrien et al., 2023. Nature Communications 14 :7932)
Christine Strullu-Derrien est chercheur indépendant, associé au Natural History Muséum (Londres) et au Muséum national d’Histoire naturelle (Paris). Ses recherches portent sur l’évolution des plantes et de leurs relations avec les champignons et autres microoorganismes et sur l’évolution du système vasculaire des plantes. Son expertise se situe dans le registre fossile. Elle a initié une nouvelle approche pour ses études, à savoir l’utilisation d’équipements (synchrotron, CT-scan, microscope confocal) et de logiciels d’imagerie permettant la reconstruction des fossiles en 3D. Cette technologie permet d’acquérir des détails à une résolution jamais atteinte jusqu’alors.
Les Malouines, une flore oubliée à l’histoire loin d’être étrangère à la France
par Fabien Saboureau
Dans l’atlantique sud, l’archipel des Malouines, appelé Falklands Islands par les britanniques, est situé entre le 51éme et le 52éme parallèle sud, à près de 400 kilomètres des côtes argentaines. Tristement célèbre pour la guerre qui a vu s’y disputer les Argentins et les Britanniques en 1982, il est plus souvent visité pour ses colonies de manchots que pour sa flore. Pourtant, 180 espèces de plantes vasculaires sont aujourd’hui connues dans ces îles, partie intégrante du domaine subantarctique. Avec près de 8% d’endémisme, 14 d’entre-elles sont exclusives à cet archipel ; parfois menacées, elles feront l’objet d’une attention toute particulière. Territoire méconnu de la plupart des botanistes français contemporains, il ne l’a pas toujours été. C’est au XVIIIe siècle que plusieurs botanistes français de renom, comme Jules Dumont d’Urville (1790-1842) ou Charles Gaudichaud-Beaupré (1789-1854), y ont laissé leur trace.
Fabien Saboureau est passionné de botanique, en particulier des flores insulaires et alpines. Il a récemment pu travailler sur l’île Amsterdam dans l’océan Indien. Dès lors, il s’est passionné pour la faune et la flore des îles subantarctiques qu’il explore avec son sac à dos. Sa volonté actuelle est de faire découvrir au plus grand monde cet terra incognita et leur biodiversité. Ci-contre, il pose avec Senecio falkandicus.